Je lisais voici quelques jours sur le mur d’un de mes amis un débat sur le rainbowflag. Drapeau qui marquait aux yeux des intervenants la différence alors même que 48 heures auparavant était adoptée une loi réduisant les discriminations et par là même les différences de traitement des enfants de France. C’est vrai, ce symbole est ostensiblement « clivant « , « distinguant « . A cela, ces amis Fb préfèrent revendiquer le droit à la légitime indifférence que la nouvelle loi sur le mariage et l’adoption permettra davantage et mieux… Lire la suite
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Le vote s’est déroulé à main levée. Les sénateurs de droite se sont emmêlés les pinceaux et ont oublié de demander un scrutin public. Les électeur de leurs territoires et de leur camp n’ont pas fini de leur en vouloir. Et ce n’est pas la demande de la vice-présidente du groupe UMP -tiens, c’est bizarre Jean-Claude Gaudin était en vacances durant l’examen du projet de loi et personne ne s’est interrogé sur son absence..- qui a demandé que soient signifiés les présents par écrit sur le compte rendu qui lavera le soupçon.
On se souviendra. De tout. De la tenue des sénateurs qui ne se sont pas vautrés dans l’outrance et la décadence de leurs homologues de la chambre basse. De ceux qui eurent le courage d’affronter leur propre camp ; même si pour certain(e), il y avait sans doute un peu de calcul politique… Surtout pour ceux qui sont élus de Paris, la plus grande ville homosexuelle de France.
Il sera facile aussi de se souvenir de Esther Benbassa. Qui n’a pas été seulement l’écolo aux cheveux rouges. Mais une femme présente sur toute la durée des travaux, pro-active, si attentive au statut des enfants. Impressionnante dame.
Et puis Christiane Taubira comme a son habitude aura tellement représenté, incarné, cette loi, et avec elle, la lutte, le combat contre les discriminations.
En attendant, voici un extrait du discours de clôture de la Ministre de la Justice.
Le 12 avril. Les explications de vote et le vote solennel. Quelques heures plus tard, on apprendra que le gouvernement accélère le pas. Finalement, contrairement à ce qui avait été prévu, le projet de loi arrivera devant les députés pour la seconde lecture le mercredi suivant, le 17 avril… Et la droite n’aura pas fini de brailler. Avant une manif pour le 21,… mais cela c’est une autre histoire.
Retour sur cette journée du 17 avril.
Le texte vient d’être voté. L’instant est empli d’émotion. C. Taubira vient parler. Et fermer le premier chapitre. Une amie m’a écrit « si le parcours n’est pas terminé, rien ne sera jamais plus comme avant ».
Des heures et des heures j’ai passé devant le site de l’Assemblée Nationale en direct les travaux de la représentation nationale pendant 10 jours. Quelle que soit l’heure ; un peu la journée. La nuit beaucoup. Sans jamais assez saluer internet et sa capacité à remettre le débat public au cœur de la société. Aujourd’hui j’avoue être épuisée. Et avoir pleuré à 5h40 samedi matin à l’issue de cette première lecture. De joie surement, mais aussi de tristesse.
L’examen le plus long en termes d’heures cumulées… Rien que cette nuit, nos élus ont terminé à 8 heures. Christiane Taubira tient bien la rampe, debout face aux attaques, aux obstructions. Pour certains, elle est devenue en quelques jours une icône. Pour d’autres, elle montre la voix de l’égalité, qu’elle porte depuis tant d’années. Samedi 2 février à 12h30 : 348 votants, exprimés 346, majorité absolue 174, pour 249, contre 97. L’article 1 est voté.
La première semaine s’est achevée. Les députés sont nombreux durant les séances à rallonge, cette discussion marathon. L’hémicycle ne désemplit pas quel que soit le jour -week-end compris- ou l’heure. Ils donnent de la voix. Chacun dans leurs rôles. Codifiés. Tellement codifiés. Rares sont ceux qui ne jouent pas une partition attendue. L’opposition s’oppose. Elle est forte pour enrayer le système, le mouvement. La majorité tient bon. Pour le moment. On a vu en d’autres temps sur d’autres lois fortement contestées, sous quelques cieux de majorité, des amendements passer par inadvertance, amendements susceptibles de modifier substantiellement la loi alors examinée. Sur un simple malentendu, des envies pressantes ou autres soucis de prostates. Cela fait toujours désordre. Rien n’est fait encore pour le mariage même si la discipline de groupe des socialistes semble bien rodée. Mais ne vendons pas la peau de l’ours pour autant. Sans compter qu’il faut attendre que la chambre haute prenne le relai et se méfier des mêmes risques inhérents aux ennuis prostatiques de nos édiles. Et avant que le projet ne soit totalement entériné par l’assemblée nationale en dernier recours.
Lire la suiteAu détour de mes lectures, j’ai trouvé ce blog. Je m’en voudrais de ne pas lui faire une bonne place ici. Il est réellement excellent. Un exemple d’efficacité pour faire passer de l’information. Il serait temps que chez les journalistes, le plus grand nombre se rende compte qu’il est fini le temps du monopole. Enfin, de leur monopole.
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Une amie a exhumé une phrase qui correspond parfaitement à la situation vécue.
« Se contenter de croire nous évite la pénible nécessité de penser » Isaac Asimov